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Approvisionnement des usines: difficultés et approches de solutions (Interview du Directeur Régional de l’URCPA Atacora)

Approvisionnement des usines: difficultés et approches de solutions (Interview du Directeur Régional de l’URCPA Atacora)

Lancée le 19 mars 2020, la campagne de commercialisation en ce qui concerne la phase d’achat des noix de cajou auprès des producteurs est quasiment achevée. Dans tout le réseau FENAPAB, les bilans sont faits et les leçons sont tirées pour l’avenir. Acteurs de premier plan dans la réussite de la campagne de commercialisation, les Directeurs des Unions Régionales des Coopératives de Producteurs d’Anacarde (URCPA) de l’Atacora Donga, du Borgou Alibori et de l’Ouémé Plateau nous livrent leurs points de vue sur quelques aspect.

Approvisionnement des usines: difficultés et approches de solutions

M. Mohamed BARANON

Directeur Régional de l’URCPA Atacora Donga

Siège: Natitingou

Il faut par exemple créer des marchés autogérés dans les sociétés coopératives et contraindre par la règlementation tous les acheteurs à passer par les coopératives pour leurs achats

Quels sont les mécanismes actuels d’approvisionnement des usines de transformation ?

Il faut dire que chaque usine de transformation a sa politique d’approvisionnement en matière première (noix brute de cajou). De manière globale nous avons trois types de mécanismes. D’abord, il y a des usines qui ont des collecteurs avec qui ils collaborent directement et qui font des achats pour elles dans les villages contre des commissions. Ensuite, il y a celles qui ont des partenariats avec des Organisations Professionnelles Agricoles (OPA) telles que les nôtres qui produisent le cajou et qui les approvisionnent. Ces OPA sont les UCCPA, les URCPA et la faîtière nationale qu’est la FENAPAB. C’est cette approche qui est avantageuse pour les producteurs d’anacarde et leurs organisations. Enfin, il y a des usines qui se font directement livrer sur leurs sites par des commerçants indépendants qui achètent les noix de cajou sur le terrain.

S’agissant du partenariat entre les transformateurs et les OPA que vous évoquiez, dites-nous-en quoi cette approche est avantageuse pour ces OPA.

Le partenariat avec les usines de transformation permet aux OPA d’avoir un marché d’écoulement sûr pour leurs produits (les noix de cajou) et de limiter les situations de mévente en cas de crise comme nous l’avons connu ces dernières années et beaucoup plus encore cette année avec le Covid-19. Lorsque les OPA sont en partenariat avec une usine, les approvisionnements sont réguliers, la qualité est au rendez-vous et il y a un climat de confiance qui s’installe. On ne se voit que pour rediscuter les termes du contrat, notamment les prix en fonction des tendances du marché et autres.

De façon globale, quelles sont, selon vous les difficultés liées à l’approvisionnement des usines en noix ?

Avant de répondre, je dois préciser que nous avons, d’une part, des difficultés que rencontrent les usines et liées à leur approvisionnement par les commerçants/collecteurs et les producteurs non membres, et d’autre part, les difficultés liées à l’approvisionnement des usines par les OPA que nous sommes. Dans le premier cas, lorsque la demande est forte et la concurrence intense, les usines ont de la peine à s’approvisionner parce que les prix grimpent et elles n’arrivent plus à suivre facilement le rythme du marché. Ce fut le cas en 2016 et 2017 où les prix étaient montés jusqu’à 800 FCFA / kg et avaient affaibli leurs capacités d’approvisionnement. A cette difficulté liée à la volatilité des prix s’ajoutent les contraintes de qualité des noix de cajou qui s’imposent à ces usines et dont les commerçants et les collecteurs se soucient peu, parce qu’en amont, ils achètent des noix de cajou tout venant sans faire le test de qualité. Une pratique qui contribue fortement à la baisse de la qualité des noix de cajou du Bénin parce que les producteurs ne s’efforcent plus de respecter les bonnes pratiques de récolte et post récolte. •S’agissant de la difficulté liée à l’approvisionnement des usines par les OPA, elle est relative à la concurrence déloyale que les collecteurs leur livrent (les OPA) et qui les met dans une position indélicate. Je m’explique : je vous ai parlé plus haut des collecteurs avec qui les usines sont en relation d’affaires dans les villages. Il arrive souvent que ces collecteurs résident dans les villages où existent des coopératives de producteurs d’anacarde qui sont des OPA affiliées au réseau de la FENAPAB. Pour affaiblir ces coopératives, ces collecteurs font de légères augmentations sur le prix du jour de la noix afin de détourner les producteurs et de déstabiliser le dispositif de vente groupée. Or vous savez, ce que les usines versent aux collecteurs comme commissions, c’est souvent la même valeur qu’elles paient aussi aux OPA sous l’appellation frais de gestion lorsqu’elles sont en lien d’affaires. Pour avoir plus de noix que l’OPA, les collecteurs renoncent simplement à une partie de leurs commissions qu’ils répercutent sur le prix d’achat au producteur et le rapport de force tourne en leur faveur. L’OPA n’a pas cette possibilité parce que les frais de gestion que l’usine lui verse ont une clé de répartition bien définie, et jouer au même jeu que les collecteurs mettra à mal tout le dispositif mis en place.

Quelles approches de solutions préconisez-vous pour venir à bout de ces difficultés ?

Les solutions varient d’un acteur à un autre. Mais, d’une manière générale, deux solutions permettront à chaque acteur (le producteur, le commerçant, le transformateur et l’exportateur) de sortir gagnant. D’abord, il faut une règlementation de la commercialisation qui favorise aussi bien les transformateurs nationaux que les producteurs et leurs organisations (coopératives, faîtières). Il faut par exemple créer des marchés autogérés dans les sociétés coopératives et contraindre par la règlementation tous les acheteurs à passer par les coopératives pour leurs achats. A ce propos, il faut dire qu’un travail a été déjà fait dans ce sens avec la structuration des différents acteurs (FENAPAB, CNTC, FENAPAT et CoNEC) et la création de l’IFA depuis 2016. Ensuite, c’est de promouvoir des partenariats durables entre les OPA et les usines en utilisant l’approche cluster. A l’URCPA Atacora Donga, nous croyons fermement à cette approche que nous développons déjà depuis quelques années avec des usines telles que FLUDOR, NASSARA BENIN, AFOKANTAN et TOLARO GLOBAL. Avec cette approche, on aura réglé le problème d’approvisionnement des usines, et en même temps, le problème de financement de la filière. Les producteurs, les transformateurs et les acheteurs auront un accès facile aux crédits tandis que les OPA auront réglé leurs difficultés d’autonomie financière.

Votre mot de fin

La filière anacarde est une filière pourvoyeuse d’emplois et créatrice de richesse sur laquelle il faut que l’Etat centrale mène des politiques pour son émergence. Il faut entendre par là, la règlementation de la commercialisation, la consolidation des liens d’affaires entre les acteurs, la promotion de la transformation, aussi bien des noix brutes que des pommes. Je vous remercie

Production de matériel végétal performant: la FENAPAB forme un pool de 79 femmes greffeuses

Production de matériel végétal performant: la FENAPAB forme un pool de 79 femmes greffeuses

La culture de l’anacardier constitue aujourd’hui une activité en pleine croissance. Les superficies augmentent et le nombre des nouveaux producteurs aussi avec une préférence pour les jeunes plants greffés performants et à haut rendement lors de l’installation des nouvelles plantations. Cette préférence pour ce type de matériel végétal a entrainé une augmentation substantielle de sa demande que les pépiniéristes n’arrivent pas à satisfaire. Pour éviter à ses producteurs membres d’être confrontés à cette insuffisance, la FENAPAB, en partenariat avec le projet GIZ/Comcashew, a décidé de renforcer les capacités de 79 femmes déjà greffeuses en vue de les constituer en pools de prestataires pour appuyer les pépiniéristes.  

 

 OBJECTIF GENERAL

Renforcer les capacités d’un pool de greffeuses de plantules d’anacardier

RESULTATS

  1. 79 pépiniéristes greffeuses sont formés et maitrisent les différentes méthodes de greffage des jeunes plants
  2.  Le répertoire des arbres élites par commune est mis à la disposition des participants
  3. Chaque pépiniériste obtient les pots conformément à sa capacité de production

CONTENU DES SESSIONS DE FORMATION

¨ Comment préparer et prélever le greffon ¨ Rappel sur l’empotage ¨ Technique de greffage par fente terminale ¨ Technique de greffage par placage ¨ Technique d’yeux ou écussonnage  

PERIODE DE DEROULEMENT DE LA FORMATION

               Du 17 au 30 Avril 2020

SITES DE DEROULEMENT

  1. ¨ Parakou au siège de la FENAPAB
  2. ¨ N’dali sur la pépinière BATOUMAGUI
  3. ¨ Savè sur la pépinière Green Planet
  4. ¨ Dassa sur la pépinière de M. Emmanuel ZANNOU
  5. ¨ Savalou sur la pépinière de l’avenir
  6. ¨ Djidja

Vente groupée des noix de cajou : tout le monde est gagnant

Vente groupée des noix de cajou : tout le monde est gagnant

La campagne de commercialisation lancée, tous les producteurs d’anacarde n’ont qu’une obsession : comment vendre rapidement leurs noix de cajou, à un meilleur prix, et rentrer immédiatement en possession de leur argent ? Trois questions essentielles dont les réponses se trouvent dans la vente groupée, un mécanisme de mise en marché des noix de cajou dont la Fédération Nationale des Producteurs d’Anacarde du Bénin fait la promotion dans toutes ses coopératives.             

LES ETAPES DE LA VENTE GROUPEE

Madame Sahadatou ATTA KAKAYATCHI prend officiellement les commandes de la FENAPAB

Madame Sahadatou ATTA KAKAYATCHI prend officiellement les commandes de la FENAPAB

Elue Présidente de la Fédération Nationale des Producteurs d’Anacarde du Bénin le 23 septembre 2019, Madame Sahadatou ATTA KAKAYATCHI a officiellement été installée dans ses nouvelles fonctions ce jeudi 17 octobre 2019. La cérémonie de passation de charges s’est déroulée au siège de la FENAPAB à Parakou. Tous les nouveaux membres du Conseil d’Administration ainsi que les techniciens étaient présents.

Les nouveaux élus lors de la passation de charges

Les onze membres du Conseil d’Administration de la FENAPAB

Photo de famille des nouveaux élus avec les techniciens

Partenariat FENAPAB/BéninCajù : 34 producteurs certifiés Proleaders

Partenariat FENAPAB/BéninCajù : 34 producteurs certifiés Proleaders

Lancé à N’dali le 28 mai 2019, l’initiative Proleader de BéninCajù vient de livrer sa première vague de 34 producteurs certifiés Proleaders après quatre mois de formation. La cérémonie de remise des certificats s’est déroulée, ce vendredi 27 septembre 2019, au Centre Guy RIOBE à Parakou en présence de plusieurs autorités.

BéninCajù est une ONG américaine très active dans la filière anacarde avec des initiatives innovantes visant à booster la production en quantité et en qualité. Dans ce cadre, elle a lancé  l’initiative Proleader qui est un programme de formation de formateur conçu et mis en œuvre conjointement avec la FENAPAB, l’Agence Territoriale de Développement Agricole Pole 4 et l’INRAB.  L`objectif global est de constituer un pool de producteurs-experts locaux au sein des coopératives ou groupes de producteurs en attente d`affiliation à la FENAPAB pour le transfert de connaissances de façon durable au profit des producteurs. Au nombre de 34 dont 07 femmes, la première promotion vient d’achever son parcours de formation et d’apprentissage sur toutes les thématiques liées à la culture de l’anacarde, au fonctionnement du marché de l’anacarde et à des notions de management. Pour les distinguer et leur conférer un statut de producteurs leaders (Proleaders) reconnus par tous, BéninCajù a organisé, à leur intention, une cérémonie de remise de certificats. L’événement s’est déroulé au Centre Guy RIOBE de Parakou en présence du DDAEP Borgou, du Chef de mission de BéninCajù, du Représentant Résident de Catholic Relief Service (CRS), du Directeur général de la FENAPAB et plusieurs cadres de ces structures.

M. Nicolas MANCUS, Chef de mission BéninCajù remettant son certificat à une Proleader

Des Proleaders qui ont déjà impacté leurs pairs

L’objectif global de l’initiative Proleader est de constituer un pool de producteurs-experts locaux au sein des coopératives ou groupes de producteurs pour le transfert de connaissances à leurs pairs. Objectif atteint avec ces 34 nouveaux Proleaders au regard des statistiques ci-après :

  • Les 34 Proleaders ont administré, au moins, une activité de formation pour 2419 producteurs dont 1112 femmes contre 1700 producteurs attendus soit un taux de réalisation de 142%
  • En termes de suivis appui conseil post formation, 1089 producteurs dont 511 femmes ont reçu la visite des ProLeaders, contre une cible de 850, soit un taux de réalisation de 128%.
  • 100% des Postulants ont réalisé les bonnes pratiques dans leurs plantations selon leur possibilité. Ils utilisent ces plantations comme

    M. Sean GALLAGHER, Représentant résident de CRS remettant son certificat à un Proleader

    parcelle modèle pour la formation de leurs pairs producteurs

Un premier succès qui enchante Benjamin KOUAZOUNDE, Manager de projet à BéninCajù

« Je voudrais au nom du directeur de Production de BéninCajù, en mon propre nom et au nom de tout le comité de pilotage adresser mes vives félicitations aux lauréats et leur souhaité plein succès dans leur nouveau statut de Producteur Leader au sein de leurs coopératives et de leur communauté. 

Je profite de cette opportunité pour dire toutes mes gratitudes et mes reconnaissances au Management de BéninCajù, au Management de CRS, à mes collègues et à tous les partenaires qui accompagne la mise en œuvre du programme Proleader

M. Benjamin KOUAZOUNDE, Manager de Projet à BéninCajù remettant son certificat à un Proleader

M.Issiakou MOUSSA DG FENAPAB remettant son certificat à un Proleader