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Depuis le 07 mars 2019, le gouvernement du Bénin a officiellement lancé la campagne de commercialisation de la noix de cajou. Cette année, le prix plancher retenu après concertation avec les différents acteurs de la filière, est de 400 francs CFA le kilogramme contre 650 francs CFA lors de la précédente campagne. Cette différence de 250 francs CFA se justifie par le souci de rendre nos noix plus compétitives sur le marché régional et international d’une part, et d’autre part, de contenir la spéculation dans des proportions raisonnables. Actuellement, les activités commerciales se déroulent tant bien que mal sur le terrain et dans les 561 coopératives que compte la FENAPAB où nous ne pratiquons que la vente groupée. Qu’est-ce-que la vente groupée ? C’est une opération qui consiste à regrouper en un lieu précis des produits (anacarde, riz, mais, etc) appartenant aux membres d’une même coopérative, en vue de leur mise en marché en commun à travers des liens d’affaires avec des industries, des exportateurs ou tout autre acheteur solvable. Par ce mécanisme de mise en marché, nos coopératives ont déjà pu mettre à la disposition de certaines usines installées au Bénin quelques centaines de tonnes de noix brutes de cajou. Présentée ainsi, la situation paraît rose. Hélas il n’en est rien. En effet, comparativement à la même période l’année passée, les ventes actuelles de noix de cajou sont en nette baisse. Les gros exportateurs ne se bousculent pas, comme à l’accoutumée, sur notre marché et les acheteurs qui sillonnent nos villes et campagnes pour le compte de ces derniers se trouvent désœuvrés. En cause la baisse des prix à l’international et la taxe à l’exportation sur le kilogramme de  noix de cajou jugée trop élevée au Bénin. Résultat, nous sommes dans une situation de quasi-mévente qui pousse déjà beaucoup de producteurs à vendre leur produit à un prix inférieur au prix plancher. Au niveau de tous les acteurs de la filière c’est un mauvais scénario, et notre souhait est que, par le jeu naturel du marché, les choses aillent pour le mieux pour tous. Mais au-delà, cette situation remet sur la table la problématique de la transformation locale de la noix brute de cajou. Car, s’il y avait suffisamment d’usines de transformation pour absorber la production nationale de noix de cajou, le problème de débouchés ne se poserait peut-être pas. La réflexion reste ouverte.