Impacts du Covid-19 dans l’organisation de la vente groupée et la commercialisation
sur une prévision de 500 tonnes de noix à mettre strictement dans le dispositif de vente groupée, l’URCPA/OP n’a pu commercialiser que 298,337 tonnes avec la participation de 27 CVPA (coopératives) seulement, soit un taux de réalisation de 59,66%.
Avant de répondre je voudrais préciser qu’au sein du réseau, nous organisons la vente collective des noix ou vente groupée courant la période de mars à fin mai de chaque année juste après le lancement de la campagne de commercialisation. Cette année, le contexte a été très particulier en raison du Covid-19 qui a négativement impacté toutes les activités dans le monde. Les mesures barrières, la distanciation sociale, le confinement, la mise en quarantaine et la fermeture des frontières ont considérablement réduit la mobilité de nos partenaires commerciaux. L’offre a été plus forte que la demande parce qu’il y avait peu d’acheteurs sur le terrain.
Plus spécifiquement, quelles ont été les conséquences sur la vente groupée ? • Les ventes groupées n’ont pas été organisées dans la période indiquée parce que les regroupements étaient interdits. Le peu d’acheteurs présents sur le terrain se sentant en position de force proposaient des prix dérisoires, non compétitifs. Résultat, il y a eu beaucoup de bradage de noix hors dispositif de vente groupée parce que beaucoup de coopérateurs avaient besoin d’argent. • Ce bradage des noix a considérablement diminué les prévisions en tonnage pour la vente groupée et par ricochet les revenus des coopératives en termes de frais de gestion. A titre d’illustration, dans l’Ouémé-Plateau, sur une prévision de 500 tonnes de noix à mettre strictement dans le dispositif de vente groupée, l’URCPA/OP n’a pu commercialiser que 298,337 tonnes avec la participation de 27 CVPA (coopératives) seulement, soit un taux de réalisation de 59,66%. Le reste des noix ont totalement échappé au dispositif de la vente groupée. Et j’imagine que la situation n’est pas fameuse dans les autres régions. • Une autre conséquence liée à ces ventes groupées qui n’ont pas pu être réalisées normalement est le taux élevé d’impayés noté dans les coopératives. De quoi s’agit-il ? Un des principaux services que le réseau FENAPAB rend à ses membres est la facilité d’accès aux crédits d’entretien des plantations et de pré-collecte des noix de cajou. Ces crédits sont souvent remboursés après la campagne de commercialisation. Voilà que les noix ont été bradées et la vente groupée n’a pas produit les résultats escomptés. Les remboursements seront donc difficiles. • Enfin et sur un autre plan, la pandémie a aussi imposé une certaine stabilité du prix au kilogramme des noix de cajou. Nous étions en effet habitués à une montée vertigineuse du prix après le lancement officiel de la campagne pour progressivement revenir à une évolution en dents de scie des prix, et parfois même parfois, à une chute brutale du prix. Cela n’a pas été le cas cette année. Est-ce-profitable à nos coopérateurs ? Difficile d’avoir une réponse tranchée. Votre mot de fin Pour finir, dans l’espoir que le monde vienne très rapidement à bout de ce dangereux et contagieux virus, j’invite la population Béninoise en particulier les producteurs du réseau FENAPAB à se conformer strictement aux directives du gouvernement pour lutter contre la propagation du virus en adoptant les comportements et attitudes appropriés, tels qu’édictés par les autorités sanitaires. Excellente campagne agricole à tous.